Église Sainte Blandine

Édifice de très grandes dimensions, l'église se compose d'un long volume rectangulaire de plan basilical comprenant une haute nef s'achevant en hémicycle, et des bas-côtés percés de baies en plein cintre éclairant sept travées. Une huitième baie éclaire la sacristie côté sud tandis qu'un sobre clocher est érigé en vis-à-vis.
A l'ouest, la façade d'inspiration classique, propose une travée centrale avec encadrement monumental (pilastres soutenant un entablement nu supportant un fronton). Une porte avec encadrement classique et un grand oculus qui la surmonte s'y inscrivent à l'intérieur. Des demi-frontons couronnent les travées latérales, creusées de niches moulurées.
A l'intérieur, les volumes sont couverts de voûtes d'arête et séparés par une galerie d'arcades retombant sur des colonnes. Une corniche en plâtre composée d'un large faisceau de fines moulures unifie les volumes de la nef et d'un chœur, ajouré de deux baies et surmonté d'un cul-de-four. Les murs des autels latéraux sont percés de niches moulurées qui abritent la statue des saints révérés.

Historique :

Attestée dès 1350, la paroisse de Sainte-Blandine relevait du diocèse de Vienne et de la nomination de Saint-Chef. La visite pastorale de 1705 la dit en bon état, son autel principal dédié à Saint-Laurent. Elle comprenait une chapelle "dédiée à Ste Blandine" et possédait des reliques des deux saints.

Au XIXe siècle, l'église est réparée et agrandie en 1825 sous la direction de l'architecte-voyer Ragotsi. Mais, jugée trop petite et en mauvais état, elle est reconstruite au même endroit dès 1847. Un premier projet avec clocher-porche, deux sacristies et cinq travées (architecte Frétisson) est remplacé par le projet actuel, rejetant sacristie et clocher de part et d'autre du chœur. Le chantier est dirigé par l'entrepreneur Antoine Chamberot, l'architecte Calloud en signe le procès-verbal de réception en 1850, pour un coût total de 22287 Francs. Elle est ensuite agrandie de deux travées en 1864. En 1932, des réparations sont entreprises à l'église et au clocher (architecte Ribollet). Le toit a été de nouveau restauré en 1967.
Le procès-verbal de réception des travaux de construction indique clairement l'utilisation des pierres de taille des carrières de Trept (en façade : porte principale, pilastres, corniche du fronton, colonnes intérieures) et des carrières de molasse du pays pour le reste du gros œuvre.

Éléments remarquables :

Les baies de l'église sont ornementées par un ensemble de 16 verrières (2 dans le chœur, 2 X 7 dans la nef) composant un cycle illustrant la dévotion au Rosaire. Il ouvre dans le chœur côté sud, avec la verrière de la Vierge remettant le Rosaire à saint Dominique (date : 1875) et avec l'Annonciation dans la partie nord, puis se poursuit sur le mur nord de la nef avec la Visitation, la Nativité, la Présentation au Temple, Jésus parmi les docteurs, Jésus au Jardin des Oliviers, le Christ à la colonne, et les soldats habillant Jésus en roi des Juifs. Il continue en face, sur le mur sud de la nef avec le portement de croix, la Crucifixion, la Résurrection, l'Ascension, la Pentecôte puis l'Assomption et le Couronnement de la Vierge. Chaque verrière porte dans le bas une intention de prière ("PRIEZ POUR..."), parmi lesquelles la famille de Murinais est citée plusieurs fois. Les verrières sont datées de 1875, année de Jubilé du pape Pie IX, qui s'est concrétisé par ce don collectif des paroissiens ; elles ne sont pas signées, mais il pourrait s'agir du maître verrier Miciol, qui signe en 1877 un vitrail semblable dans l'église d'Anjou ("Le Christ au jardin des Oliviers").

Ces verrières sont un des très rares ensembles aussi complets sur la thématique du Rosaire. Elles ont été restaurées en 2011.

Informations complémentaires

Tourisme adapté :

Accessible en fauteuil roulant en autonomie